Case départ
Un film réalisé et joué par Thomas Ngijol et Fabrice Eboué
- L'histoire -
Ce film raconte l'histoire de Joël et Régis, deux demi-frères qui n'ont en commun que leur père qu'ils connaissent à peine. En effet, Joël est au chômage et pas vraiment dégourdi. La France, "pays raciste" selon lui, est la cause de tous ses échecs et être noir est l'excuse permanente qu'il a trouvé pour ne pas chercher du travail ou payer son ticket de bus. Quant à Régis, il est parfaitement intégré tant et si bien qu'il renie totalement sa moitié noire et ne supporte pas qu'on fasse référence à ses origines.
Réclamés au chevet de leur père mourant, ils reçoivent pour tout héritage, un document fort précieux qui se transmet de génération en génération, à savoir l'acte d'affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves. Peu sensible à la richesse symbolique que porte ce document, les deux demi-frères le déchirent. Décidée à les punir pour ce geste méprisant envers leur famille, une mystérieuse vieille tante décide de leur jeter un sort et de leur faire remonter le temps. Joël et Régis vont alors se retrouver parachutés en 1780, en pleine période esclavagiste et vont devoir trouver le moyen de rentrer chez eux.
- Mon avis -
C'est en regardant l'émission "N'oubliez pas les paroles", où étaient invités Thomas Ngijol et Fabrice Eboué que j'ai eu envie de voir ce film. En effet, les deux comiques avaient, ce soir là, sacrément la pêche qu'ils m'ont fait beaucoup rire. Le film "Case Départ" qu'ils ont réalisés ensemble et dont ils faisaient la promo ne pouvait être donc qu'à leur image : à savoir drôle, dynamique et réfléchit. Et bingo ! De nouveau, j'ai passé un bon moment en leur compagnie. Bon, "Case Départ" n'est pas non plus une suite infinie de gags et l'on ne risque pas de mourir asphyxié par une crise de rire mais à plusieurs reprises, la salle s'est escafflée. Certains passages sont carrément tordants et je me souviens encore avoir bien rire des mimiques de Joël et Régis lorsqu'ils s'appretent à assurer la descendance de leurs ancètres !
Bon après on aime ou on aime pas, d'ailleurs certaines répliques sont vues et revues donc un peu lourdes (genre le "grosse bite" à répétition) mais d'autres sont tellement décalées par rapport à l'époque où ils se trouvent que forcément ça fait sourire. Par exemple, lorsque l'esclavagiste vient réveiller les esclaves, Joël ne peut s'empêcher de crier "t'as gueule, y en a qui dorme ici !" . Mais je crois que le moment que j'ai le plus apprécié est le passage où Joël et Régis font la liste des avantages et des inconvénients de la France : "le suffrage universel, la colonisation, les droits de l'homme, la collaboration, les Assedics !!!!" J'ai beaucoup aimé le fait qu'ils s'amusent et tournent en dérision les clichés de notre société et qu'ils évoquent le racisme sans tabou. Cela dit, je pense qu'il faut tout de même être assez ouvert d'esprit pour pouvoir apprécier à sa juste valeur ce film vu les sujets qui y sont abordés.
Case départ est, en effet, un film qui traite de la question de l'identité, de l'intégration et de l'immigration, sujets aujourd'hui ô combien sensibles en France. Il fallait donc être assez culotté et gonflé pour tenter de faire un film humoristique sur un tel terrain glissant. Le pari était donc osé mais j'ai trouvé que Thomas Ngijol et Fabrice Eboué l'ont relevés haut la main. Tout au long du film, ils ont usés de beaucoup de subtilité pour essayer de nous faire réfléchir sur ces questions là. Je ne peux donc que vous conseiller de courrir voir ce film pour vous faire votre propre opinion ;)
" La plus grande réussite de Case départ tient dans l'accomplissement de l'objectif de Thomas Ngigol et Fabrice Eboué : faire rire pour faire réfléchir "
Sortie au cinéma depuis le 6 juillet 2011
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